Le mésothéliome pleural est un bon marqueur de l'exposition à l'amiante. Son programme national de surveillance dresse un bilan sur vingt ans. L'incidence de la maladie, qui augmente d'année en année, varie beaucoup d'une région à l'autre. Les femmes sont de plus en plus concernées.
Sur la période 2015-2016, 1 100 nouveaux cas de mésothéliomes pleuraux sont survenus en France chaque année, dont plus de 70 % chez des hommes. L'estimation est issue du bilan du PNSM (Programme national de surveillance du mésothéliome pleural), en place depuis 1998 (1). L’incidence de la maladie, symptomatique d'une exposition à l'amiante, continue à augmenter en France. L'amiante est, certes, interdite, mais toujours présente. De plus, le délai de latence, c'est-à-dire le moment entre l'exposition et le diagnostic, est très long.
Cette hausse est encore plus marquée chez les femmes. Hors effet démographique, elle est estimée à 52 % pour les femmes entre la période 1998-2002 et 2013-2016, contre 3 % pour les hommes (voir tableau).
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Chez les hommes, l'exposition professionnelle est la principale cause (90 %). Sans grande surprise, alors que les secteurs de l'utilisation et de la transformation de l'amiante étaient les plus concernés hier, les plus touchés aujourd'hui sont le BTP et le désamiantage.
Chez les femmes, la part des expositions professionnelles à l’amiante reste faible (environ 40 %). Il s’agit plutôt, le plus souvent, d’expositions via le fait de résider avec des conjoints ou parents exposés professionnellement, d’expositions domestiques (objets ou matériaux de construction des lieux de vie contenant de l’amiante) ou via le bricolage. Pour 25% des femmes, on ne retrouve aucune de ces expositions. Mais "des analyses portant sur la proximité des lieux de vie fréquentés par les sujets (domiciles, écoles, lieux de travail) à des sites industriels ou naturels potentiellement exposants à l’amiante sont en cours", précisent les chercheurs.
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Depuis 1998, 6,5 % des cas enquêtés dans le cadre du PNSM ont exercé au moins un emploi dans l'enseignement. Ils sont plus jeunes au diagnostic, l’exposition à l’amiante est survenue plus tard, a duré moins longtemps et était d’intensité plus faible. Les professions les plus exposantes sont les enseignants, les professions techniques, les agents de service et agents administratifs.
Chez les hommes qui ont fait l'objet d'une enquête du PNSM, la durée moyenne d’exposition est de 27 ans et l'âge moyen à la première exposition de 21 ans. Pour les femmes, la durée moyenne d’exposition est plus faible (14 ans) et l'âge moyen à la première exposition plus tardif (26 ans).
On observe une très forte hétérogénéité géographique des estimations de taux d'incidence (2). Sur la dernière période de surveillance (2013-2016), ils sont particulièrement élevés dans les régions du nord et du nord-ouest (Hauts‑de‑France et Normandie) et du sud‑est (Paca) (voir carte). Attention, il s'agit là des lieux de résidence du patient au moment du diagnostic, et non au moment de l'exposition.
L'évolution au cours des vingt dernières années varie aussi beaucoup d'une région à l'autre. Chez les hommes, entre 1998-2002 et 2013-2016, on estime une diminution de 31 % en Corse et de 15% en région Bourgogne-Franche Comté, mais une augmentation de 41 % en Centre-Val de Loire.
Globalement, la survie médiane estimée est de douze mois chez les hommes et de treize mois chez les femmes. Les cas de mésothéliome malin de type épithélioïde présentent une meilleure survie à un, deux et cinq ans avec une médiane de survie de quatorze mois par rapport aux formes biphasique et sarcomatoïde, dont la médiane est respectivement de huit et cinq mois.
(1) Le programme ne concerne que 21 départements. Il s'agit donc d'estimations. Elles reposent sur le calcul des ratios moyens de l’incidence observée sur la mortalité par classe d’âge et sexe sur l’ensemble des départements du PNSM. Ces ratios sont ensuite appliqués aux données de mortalité France entière.
(2) En épidémiologie, le taux d'incidence rapporte le nombre de nouveaux cas d'une pathologie observés pendant une période donnée à la population dont sont issus les cas. Ici, il est, comme souvent exprimé en " nombre de personnes pour 100 000 personnes par année".
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